Qu'est-ce qu'il y a de plus énervant qu'une journée pourrie de chez pourrie, Parfois on peut avoir l'impression que le monde se ligue contre nous. Là c'était ce que je ressentais. Et j'avais bien envie de frapper dans quelque chose. Ou quelqu'un. Ouais, là rien ne m'aurait fait plus plaisir que de cogner dans le premier chieur venu, d'écraser mon poing dans sa figure...

Oui, j'étais vraiment sur les nerfs. Et même Trent avait pas réussi à me calmer. Le pauvre, je l'avais envoyé balader royalement, et le pire, c'est qu'il allait me pardonner aussi simplement que ça. Comment il faisait pour me supporter depuis le temps ? Tout était il que non seulement, en plus de m'être fait virer du cours de maths, j'avais choppé des devoirs supplémentaires, qui seraient notés, et que ce prof commençait à me gaver sérieux.

Je remontais à ma chambre en tempêtant contre le monde entier, les Sex Pistols à fond dans les oreilles, pour essayer en vain de me calmer. J'y voyais métaphoriquement parlant, rouge. D'un beau rouge carmin. Du coup, j'étais en train de sécher un cours de géographie, je crois, mais c'était pas important. Ça commençait à me souler grave ce bahut.

J'ouvris la porte, balançai mon sac en plein milieu de la pièce, claquai la porte et jurai un bon coup. Je sortis toutes les insultes qui me venaient à l'esprit, autant dire un sacré paquet. Une fois cet éloge sorti, je me rendis compte que l'un de mes colocataires me regardait bizarre.

Qu'est-ce qu'il y a ? Ma tronche te revient pas ?

Amabilité quand tu nous tiens. Mais là j'avais vraiment pas envie qu'on me soule. Je giclai mon sac sous mon pieu, avant de me laisser tomber sur se dernier, pendant que Sid s'égosillait dans mes oreilles. Qu'est-ce que je l'enviai ce type, il avait été à l'origine d'une révolution, même s'il n'en avait pas vu l'échéance...

Il me regarda méchamment. Ouh là, attention, j'vais me faire dessus monsieur le grand méchant brun. Il avait l'air absolument débraillé et cherche merde. Un peu comme moi.

« Ecoute vieux, c'est pas parce que t'as passé une journée de merde que tu dois te défouler sur moi, ok? »

Vieux ? Non mais pour qui il se prenait là ? Personne ne m'appellait "vieux", pas même Trent.

Que les choses soient claires entre nous : tu ne m'appelles plus jamais vieux et ne t'avises plus jamais de me dire ce que je dois faire. Compris ?

Je m'étais redressé, et avais retiré un écouteur. J'aimais pas sa façon de me regarder, encore moi celle qu'il avait prise pour s'adresser à moi. Certes j'étais pas le mec parfait, sympa et tout, j'étais même un beau connard, fallait le dire, mais il y avait un minimum à respecter. La collocation n'allait pas être aisée si ça continuais dans le même chemin. Je le fixais durement. Qu'il me fasse une réplique de travers, et je lui collerai mon poing dans le nez...
Il n'avait pas vraiment l'air dangereux, même s'il semblait plus vieux que moi. Me battre contre plus vieux et plus costaud ne m'avait jamais effrayé. Me battre à la déloyale non plus. Quelque chose me disait que lui non plus.

Histoire de pousser un peu plus la provocation, je me relevai, sorti mon paquet de clope et allait à la fenêtre, que j'ouvris, histoire de m'en griller une. Même si fumer était prohibé. J'en avais strictement rien a foutre.

Il enleva un de ses écouteurs et se redressa. Mr voulais jouer les petits malins? Ok, pas de problème. Il m'avait répondu tout aussi mal que lors de son arrivé dans la chambre. Alors comme ça il aimait pas que je l'appelle vieux, il préférait peut être gamin, après tout, ça lui correspondait peut être mieux. Je continuais à lui répondre, afin de le provoquer. Il avait l'air bagarreur, et je n'attendait plus qu'une chose, qu'il me frappe.

« Alors comme ça t'aimes pas que je t'appelles vieux ? Tu préfères gamin, c'est ça ? Alors ok, va pour gamin.»

J'affichais un sourire malicieux. Je prenais véritablement du plaisir à énerver les gens. Je soupirais, les gamins dans son genre n'était pas les plus intéressants à énerver, mais il ferait l'affaire pour aujourd'hui. Je le fixai en attendant de voir s'il allait essayé de me frapper. Ça serait marrant après tout. Une petite bagarre entre colocataire, histoire de se calmer un peu. N'empêche, on avait beau dire que j'étais chiant, il avait l'air d'être un sacré emmerdeur lui aussi. De plus, je le trouvais un peu trop prétentieux à mon goût, jme ferais un plaisir de le calmer, avec deux ou trois droites dans sa sale gueule de beau gosse. Je le regardais allé à la fenêtre avec une clope. C'était donc tout ce qu'il avait trouvé pour m'impressionner ? Hé bien, c'était raté. Il était pas le seul à fumer ici. Si seulement il savait à qui il avait affaire. Pendant un moment j'avais même l'habitude de me droguer. Il voulait continué à lancer des provocations, et bien allons y.

« Si c'est tout ce que t'as trouvé pour m'impressionner ou me provoquer, et bien c'est foiré. C'est pas la clope qui va me gêner.»

J'en sortit une de mon sac avec un briquet. S'il voulait fumer, il serait pas le seul, je l'allumai et la portai à mes lèvres. Qu'est ce que ça faisait du bien ce genre de situation! Je regardais sur son lit, il y avait une photo qui traînait. Je la pris sans lui en demander l'autorisation. C'était la photo d'une jeune fille, brune, le teint pale, souriante, je la trouvais plutôt jolie. Je fus étonné de voir qu'il gardait une photo d'une fille avec lui. A moins que... J'affichais un sourire hautain, ce mec allait vraiment m'amuser.

« Hé, vieux! C'est ta copine ? Elle est mignonne. Où puis-je la trouver ? »

Si cette fille était vraiment sa copine, il ne me laisserait probablement pas l'approcher, et il s'énerverait encore. Je n'attendais que ça, qu'il s'énerve, qu'il me cri de ne jamais approcher sa copine, et qu'il me frappe, afin que je lui rende la pareille. Et pour le vieux, j'avais fait exprès de l'appeller comme ça, pour rajouter de sa colère.

Je laissais passer le gamin. J'en avais rien à foutre en fait. Je préférait laisser pisser ce genre de chose. Je sentais qu'il n'attendait que ça. Je n'allais pas craquer pour si peu. J'inspirais profondément la fumée avant de la recracher en un nuage bleuté. L'autre zigoto sortit à son tour une clope. Génial, au moins si on se faisait gauler les torts seraient partagés.
Je l'observais du coin de l'oeil guettant le moindre faux pas.

Allez mon couillon, donne moi une raison de te refaire le portrait.

Je le vis regarder sur mon lit. Quoi, y avait une tache de café ? Il se rapprocha et ramassa un bout de papier qui trainait dessus. Non pas un bout de papier, la photo de Théodora. Elle avait dû tomber de ma poche, il y avait pas deux minutes. Je serrai les dents.

Fais gaffe à ce que tu vas faire la brune... Fais gaffe, pensai-je.

J'étais sur le qui-vive. Ça allait déraper, vu comme c'était parti. Et j'attendais le faux pas avec impatience. Il avait l'air de vouloir la baston. Il allait l'avoir s'il se montrait pas respectueux. Son sourire ne présageait rien de bon.

« Hé, vieux! C'est ta copine ? Elle est mignonne. Où puis-je la trouver ? »

On laisse pisser. On laisse pisser. Je vais le crever. Je serrai les poings, broyant la pauvre clope innocente que je tenait auparavant. Je me levai lentement. Il voulait la guerre ? Il allait l'avoir, mais je craquerai pas le premier. Je m'approchais doucement de lui.

Écoute moi bien, brunasse, j'ai passé une journée de merde, j'ai pas envie de me prendre la tête, mais si tu continues à me péter les couilles comme ça, je me ferais un malin plaisir de te refaire le portrait. ALors tu reposes cette photo, tu retournes faire tes devoirs à deux balles comme un gentil gosse, tu fermes ta gueule, et TU ME FOUS LA PAIX. Compris ? Ou il faut que je te le répète comme pour un attardé mental ?

Le tout dit sur un ton calme et naturel, la voix à peine haussé a la fin de ma tirade. Comme si j'étais la zenitude incarnée. ALors que je bouillais de rage.

Mais merde! Quand est ce qu'il allait utiliser les poings ? Il avait probablement compris maintenant que je n'attendais que ça. Mais bon, j'avais touché un point sensible. C'était bien sa copine. Il fallait que je la trouve. Que je la trouve, et que je montre à cet imbécile qu'il fallait pas me chercher. Faire mes devoirs et lui foutre la paix, comme si j'aimais ce genre d'activités. Mes devoirs pouvais bien attendre, et puis de toute façon je ne risquais pas grands choses à ne pas les faire. Seulement quelques heures de colle. Ça ne me changerait pas de d'habitude. Et puis, c'était tellement plus marrant de jouer avec ces nerfs.

« Arrête de faire la maligne Blondinette. C'est toi qui est rentré dans cette chambre en gueulant, pas moi. Mes devoirs, j'en ais honnêtement rien à foutre, les faire ou non ne changera pas grand chose. Par contre, jveux bien que tu répètes ce que tu viens de dire. T'es tellement dévoré par la colère que j'ai pas tout compris. »

Je regardais la photo. J'ai une forte envie de détruire sa précieuse photo. J'hésitais entre la déchirer ou écraser ma clope dessus. Il ne laisserait pas passer un tel geste, c'était clair. Il se révélait tout de même plus intéressant que je le pensais. Et en prime, il avait le même caractère de fouteur de merde que moi. Dommage, peut être que dans d'autres circonstances nous aurions put être ami. J'écrasais ma clope sur la photo avant de la déchirer. Si avec ça il ne s'énervait pas, et bien moi je disais respect. Je m'approchais de lui et plaqua les morceaux de photo sur son torse.

« Tiens, la v'là ta photo. T'es content maintenant ? »

Je me préparais à prendre une droite comme je n'en avais jamais pris. Moi si un mec m'aurait fait ça, je l'aurais détruit sur place. Je sentais que cette collocation allait être amusante. Chiante et destructrice, mais amusante. Je le regardais se faire envahir par la colère alors que moi, depuis tout à l'heure, j'étais parfaitement calme. Ce n'était pas par colère que je le provoquais, mais par envie et amusement. J'avais envie de me défouler, et un gamin dans son genre ferait parfaitement l'affaire.

Blondinette. Ok il voulait vraiment la guerre. Il voulait jouer ? J'allais jouer.

Quoi j'utilise des mots trop compliqués pour toi ? Fallait le dire, ma poule, je pensais qu'ici tout le monde avait un QI supérieur à celui d'une huître.

Ma colère se tentait d'amusement. Je venais de trouver un adversaire à ma taille, pas comme se poltron de Keith.

Donc je te disais de te taire, fermer ta gueule, ne plus broncher, ne pas parler, faire le silence total, et de me foutre la paix, me laisser tranquille, faire comme si je n'existais pas avant que mon poing atterrisse malencontreusement dans ta figure, que je te frappe, cogne, refasse le portrait, fasse en sorte que ta mère ne te reconnaisse plus.

Sans broncher, il écrasa sa clope sur la photo avant de la déchirer. Il me plaqua les bouts restant sur le torse.

« Tiens, la v'là ta photo. T'es content maintenant ? »

Ok, j'allais vraiment finir par lui défoncer la tronche. J'inspirais lentement. Je ne voyais plus carmin, mais rouge sang qui tournait lentement au noir de la rage. J'attrapais son bras de ma main droite, lui tordit le poignet et le repoussai violemment. Les bouts de la photo voletèrent jusqu'au sol.

T'es vraiment un beau connard toi. Mais tu sais quoi ? Tu m'fais bien rire. Alors j'vais pas encore te frapper, même si ça me démange. Montre moi ce dont t'es capable. A moins que tu ne sois qu'une petite lopette pour qui l'acte subliminal de provocation c'est de détruire un Polaroïd ?

J'avais décidé que je ne cèderai pas le premier. Pas ce soir. Mais s'il manquait de respect à Théodora, s'il lui tournait autour, s'il l'approchait de trop prêt, si j'avais seulement un seul écho de quelque chose, alors là il aurait affaire au Rover. Et il regretterait son affront. J'avais peut-être commencé, mais moi je n'avais rien fait d'aussi stupide.

Tout ce qu'il voulait que je fasse m'était impossible. C'était cette tranquillité de vie que j'avais toujours rejetée. Cette tranquillité dont était habitué les anges... Quelle idée de faire naître un mec comme moi chez les anges aussi. Tiens! Ça me faisait pensé que ça faisait longtemps que j'avais pas été foutre ma merde chez eux. Faudrait que j'y retourne à l'occasion. Bref, pour en revenir à Blondinette, mon geste lui avait pas plus, mais vraiment pas. Il me saisit le poignet et le tordit, avant de me pousser. Il ne m'avait pas encore collé de droite, mais ça allait venir, il commençait enfin le physique. Un connard ? Moi ? Non, à peine. Mais bien sur que j'en étais un. J'avais toujours eut se comportement de merde, et ce que les autres en pensaient, je m'en foutais bien.

« Écoute vieux, si ça peut te faire plaisir que je te le dise: Oui, je suis en connard. Un salaud, un enfoiré, même. Mais sache une chose, c'est pas tes insultes qui vont me faire broncher, je sais ce que je suis, et je l'assume. Pas comme les merdeux dans ton genre. »

Je n'essayais pas de m'en prendre à lui. Il était hors de question que je frappe le premier, pas aujourd'hui. J'éprouvais tout de même un malin plaisir à lui pourrir encore plus sa journée. Depuis le temps que j'attendais ça, un adversaire à ma taille, un monstre. Les humains étaient si faciles à effrayer, ils ne m'intéressaient plus. Lui, par contre, je sentais qu'il allait ajouté du plaisir dans cette collocation. Je le fixai quelques instants. Ça me démangeait de le frapper, mais avant ça il fallait qu'il frappe le premier. Le seul moyen pour continué de l'énerver, c'était de mal lui parler de sa copine. Il n'avait pas chance n'empêche, qu'un mec sans moral comme moi puisse s'intéresser à sa copine.

« J'espère pour toi que ta copine est folle amoureuse de toi Blondinette. Parce que si je peux l'amener dans mon lit, tu peux être sur que je le ferais. Et puis au pire, je pourrais toujours me montrer violent avec elle. »

Je lui fis un clin d'oeil. Franchement s'il ne me frappait pas maintenant, alors ce mec ne représenterait plus aucun intérêts à mes yeux. S'il acceptait que je tienne de tels propos sans réagir, alors, je ne pourrais rien en tirer.

Ill voulait vraiment que je le cogne cet abruti. Mais je cèderais pas. Oh non, mon couillon, tu peux y aller, je sais encaisser. J'avais rencontré pire que lui. J'en connaissais des fumistes, des crevards, des types qui méritent pas qu'on perde notre temps avec eux. Et des qui faisaient plus peur que lui. Mais il était pas mal dans le genre. Ouais. Il s'en tirait pas trop mal. Mais il fallait qu'il fasse mieux encore pour se prendre sa raclée. Beaucoup mieux. Parce que les merdeux dans mon genre, ça avait une bonne endurance, et une grande tolérance. Sur certains points. Et très peu sur d'autres, ce qui avait toujours été pour moi un reproche de la part de ma mère, comme si j'en avais quelque chose à foutre d'ailleurs.

« J'espère pour toi que ta copine est folle amoureuse de toi Blondinette. Parce que si je peux l'amener dans mon lit, tu peux être sur que je le ferais. Et puis au pire, je pourrais toujours me montrer violent avec elle. »

Il me fit un clin d'oeil. Ok, là il venait de dépasser les limites. De les pulvériser. Il allait le regretter. Je l'empoignai par le col de son uniforme.

J'espère pour toi que le sang part bien sur ce genre de fringues parce que sinon t'auras l'air plus con que tu ne l'es déjà, ce qui sera un formidable exploit.

Je le plaquai contre le mur et sourit méchamment quand sa tête heurta le mur, et pas doucement.

Ouvre bien grand tes oreilles : tu t'approches ne serait-ce qu'à peine d'elle, et considère-toi comme mort. Les merdeux dans mon genre, ça fait pas dans la dentelle et dans la subtilité. J'en ai rien à foutre de qui tu peux bien être, de ce dont t'es capable ou je sais pas quelle autre foutaise, si j'apprends que t'a essayé quoi que ce soit avec elle, t'es mort, et il restera pas assez de ta minable personne pour qu'on t'identifie, parole de Rover.

La rage pulsait dans mes veines au même rythme que mon sang, sensation grisante. Ça faisait longtemps que j'avais pas ressenti pareille rage, bien des années même, depuis un autre jour, bien pire que celui-là. Bizarrement, ça m'avait manqué. Vraiment.
Je relachais donc Brunasse, puisque je ne savais pas son nom, comme si ça m'intéressait en fait, reculais d'un pas et... lui envoyait un bon vieux crochet du droit en plein dans la face. De tout mon coeur.

J'avais gagné Blondinette. Du avait finalement attaqué le premier. Et puis maintenant, je connaissais ton véritable point faible. Ta copine. Il me suffisait juste te la trouver maintenant, pour te montrer ce dont j'étais capable. Pas par colère, mais par plaisir. Je voulais lui montré que je ne plaisantais pas. Il me plaqua contre le mur en me menaçant. Allez, Blondinette, vas-y, frappe moi! Que notre sang coule et tache nos corps et nos vêtements. Ce que j'attendais se produisit enfin. Il me lâcha et me colla son poing dans la tronche. Putain! C'est qu'il y allait pas mollo Blondinette. Je passais ma main sur ma lèvre. Voila que je pissais le sang. L'enfoiré! Je me redressais et souris. Je souris puisque c'était ce que j'avais tant attendu. A mon tour maintenant! Je m'approchais et lui mis un coup de pied dans le bide. Histoire qu'il n'y ait pas que moi qui en prenne plein la tronche. Je le saisit ensuite pas le col de sa chemise et lui mis une droite. Je ne sais pas combien de temps dura notre bagarre, mais en tout cas, on n'y avait pas été de main morte. Je m'éloignais enfin de Blondinette. Fini la bataille, j'avais autre chose à foutre que me battre tout le reste de la journée avec lui.
Je passais de nouveau ma main sur ma lèvre, c'est que je saignais toujours. Je regardais ma chemise et le sol: il y avait du sang partout... J'étais bon pour le nettoyage... J'enlevais ma chemise et la jeta sur mon lit. Rien ne servait que je la garde, puisqu'elle était toute tachée maintenant. En l'enlevant, je remarquais que j'avais maintenant de jolis hématomes. Tu parles d'une chance... Je regardais Blondinette, le sourire aux lèvres. Ça ne s'arrêterait pas la. Je trouvais ta copine Blondinette, t'inquiète pas, je la trouverais. En plus, t'as commis une erreur vieux, tu m'avais donné ton nom. Il ne suffisait plus de grand chose pour savoir son nom à Elle. Enfin, on verrait ça plus tard Blondinette. Je regardais les morceaux de la photo qui traînait par terre. Dommage, elle était jolie cette photo. Je commençais à rire, me rendant compte de ma connerie... Ce mec, c'était certes le genre d'adversaire que je cherchais, mais aussi le genre d'ami que je cherchais. Il avait le même caractère que moi, c'était clair qu'ensemble on aurait fait des merveilles. Franchement, sur ce coup là j'avais bien déconné.

« Franchement! Quel con! »

J'avais craqué le premier, soit, mais qu'est-ce que c'était agréable de cogner quelqu'un quand on y voyait que par les yeux de la rage. Brunasse sortit à son tour de ses gonds, et cela parti en bon vieux pugilat. Au bout d'un moment, mon adversaire sembla se lasser. Le combat cessa donc aussi simplement. On avait foutu un sacré bordel. Pourvu que le troisième occupant de la chambre débarque pas dans ce foutoir. Je l'avais pas raté. Remarque, lui non plus. Et merde, on était bon pour le nettoyage. J'aurais dû m'engrener avec quelqu'un, mais dehors, comme ça, hop une averse et c'est tout beau tout propre...
Il me regarda en souriant. J'aimais pas ça du tout. Je pressentais que ça s'arrêterait pas là. Mais ce n'était pas grave. Il n'y avait pas vraiment eut de gagnant ce soir. Et nous étions colloc' ce qui promettait d'autres altercations du genre, encore plus s'il s'approchait de Théo. Bien que je savais qu'elle lui donnerait du fil à retordre.

Je me relevais. Je devais avoir l'air d'un épouvantail. Magnifique. Mais là, je me sentais... bien. Relaxé. Dommage, dans d'autres circonstances peut-être qu'on aurait pu devenir amis, ou du moins, trouver un terrain d'entente. Mais bon, hostilités ouvertes, quoi.

Il s'esclaffa tout seul. Génial, soit il était taré, soit les coups qu'il s'était pris dans la tronche l'avaient secoué du bulbe. Je l'entendis murmuré quelque chose à propos d'un con. Je ne savais pas s'il parlait de moi ou de lui, mais j'avais pas envie de repartir dans une baston. Maintenant que j'étais "calme". Je changeais de chemise en grimaçant. J'allais m'amuser à l'entrainement avec autant de bleus.

Tu te défends pas trop mal, ricanais-je.

Mais quel abruti! Je continuais à rire, je n'arrivais pas à m'arrêter. Voilà, en plus de passé pour un connard de première catégorie, je passais pour un fou. Je me calmais enfin lorsque je commençais à avoir mal au ventre. D'un à cause du rire, deux à cause des coûts que Blondinette m'avait foutu. Bah, dans quelques jours tous auraient disparu. L'un des autres avantages des anges, on guérit vite. Par contre pas question que j'aille coucher avec quelqu'un ce soir dans cet état. Je regardais la chambre... On avait tout ruiné... Il y avait du sang, des papiers, des fringues... A croire qu'une tornade était carrément passée dans la chambre. Je pris le premier truc que je trouvais et le lança à Blondinette. Hors de question que je sois le seul à ranger NOTRE bordel!

« Allez, Blondinette, range ça! »

C'était probablement la première phrase amical de la journée. J'avais parlé calmement. Bon, ok je l'avais appelé Blondinette, mais en même temps, je ne connaissais pas son prénom. J'avais mal partout. Je me demandais bien de quelle race il était pour taper aussi fort quad même. C'était pas tout les jours que je rencontrais un mec comme lui. J'eus également le droit à un petit commentaire de sa part.

« Tu tapes pas trop mal non plus. Mais t'inquiète pas, la prochaine fois je t'achève! »

Ca faisait un moment que je m'étais pas battu ainsi. La dernière fois c'était surement lors d'une de mes sorties nocturnes. Je souris. Franchement, lui c'était un mec bien. Enfin un mec qui en avait dans le ventre. Par contre, j'espérais que ça serait pas tout les jours comme ça. Pas question de me taper le nettoyage tout les jours. Je continuais à rammasser ce qui trainais par terre. Je récupérais les morceaux de la photo et la recréais. Hé ouais, c'était parfois cool d'être un ange. Ma mission principale était d'apporter le bonheur aux gens, et cela ce faisait parfois par la réparation d'objet. Je m'approchais du lit de Blondinette et posais la photo.

Il me lança un truc, que j'attrapais au vol, en me disant de ranger. Je passais au dessus du Blondinette. Et je me mis à ranger en silence. J'allais pas laisser la merde comme ça. J'étais aussi fautif que lui, et puis, il y avait autant d'affaires à moi éparpillées qu'à lui.

« Tu tapes pas trop mal non plus. Mais t'inquiète pas, la prochaine fois je t'achève! »

Je souris.

Peut-être. Ou peut-être pas. Si j'étais toi, j'en serais pas si sûr.

Le dos tourné, je grimaçais légèrement. Qui était-il vraiment pour cogner aussi fort ? J'espérais qu'on ne se taperait pas dessus comme ça tous les jours, parce que le ménage c'était pas mon activité favorite. J'entendis du bruit derrière moi. Je me retournais et vit Brunasse poser quelque chose sur mon lit. La photo.

Spoiler:

Je regardais mon colocataire. Comment il avait fait ? C'était sans doute l'une de ses particularité. Je m'en foutais un peu. Malgré notre inimité installée d'office, j'appréciais le geste.

Merci, mec. Bon, écoute, on risque sans doute de jamais être potes, mais je trouve ça relou de t'appeller Brunasse. Alors, je vais te dire mon nom, en espérant que tu me rendes la politesse. Math, Math Rover.

Il ne me le dirait sans doute jamais, mais au moins j'aurais essayé. Et puis, au moins, il valais mieux tenter de poser une espèce de limite à l'inimité.

Arrête tes conneries Blondinette, t'as aucunes chances contre moi. La prochaine fois je t'achève et c'est tout. Malgré tout le bordel qu'il y avait dessus, je me laissais tomber sur mon lit. J'avais trop mal pour continué à ranger. Halala, Blondinette... Pourquoi ne t'ai-je pas rencontré autrement ? J'étais sur qu'on serait devenu de bons potes. Mais pourquoi j'ai déconné quand il est arrivé ?! Merde! Bah qui sait, ça changerait peut être avec le temps... Quoique non. avec nos deux maudits caractères, ça changerait probablement pas. Je le regardais continué de ranger la chambre. C'était dans ce genre de situation que j'aurais voulu pouvoir utiliser mes pouvoirs pour tout ranger. 'Tain! Qui était le crétin qui avait fait le règlement? Je relevais la tête en entendant la voix de Blondinette. Merci... Il avait dit « Merci ». Je restais un peu ébahi de ce progrès. Blondinette s'appelle Math, Math Rover. Dommage, je trouvais que Blondinette lui allait très bien.

« Dommage, je trouvais que ça t'allait comme un gant, Blondinette. Moi c'est Hiroki Katsuya, mais tu peux m'appeler Hiro. »

La politesse, c'était pas vraiment mon truc. Encore moins avec des mecs comme lui. Et puis, comme si ça changerait notre relation... Quoique... Une idée me vint en tête. Peut être que quand on en aura marre de se taper dessus on arrivera à s'entendre. Par contre, j'espérais vraiment que ça ne se passerait pas comme ça avec l'autre colloc'. Blondinette tapait déjà assez fort comme ça. Dans fond je l'aimais bien ce mec. Il se laissait pas faire, il n'avait pas peur de se battre... Ça changeait de d'habitude quoi... Je me relevais et pris de nouveau une clope. Là, jce n'était plus de la provocation, mais seulement de l'envie personnelle. J'ouvris complètement la fenêtre et ragardait dehors. Si quelqu'un me voyait, j'étais pas dans la merde...

Hiro. Très bien gars. Je savais un nom maintenant. Je cessai de ranger et m'affalais à mon tour, sur mon lit Je regardais le plafond, complètement vidé. Je sentis l'odeur de fumée. Ça me rappela ma rencontre avec Theo. J'avais encore la petit cicatrice sur la main. La chambre ressemblait moins à un champ de bataille, mais c'était pas encore une chambre modèle.

Il manquait plus qu'à voir le troisième larron. S'il était comme nous, on était mal barrés.

Je finis de ranger mes affaires. Parfois, le règlement me faisait chier sec. Bon remarque, je n'en avais pas forcément cure...

Je regardais mes exercices de maths. Vraiment pas envie. J'étais vanné tout d'un coup. Je balardais le livre dans un coin avant de me lever et de commencer à fair eles cent pas, faute de mieux.

Je regardais Blondinette s'affaler sur son lit à son tour. Un vrai duo de branleurs. Quoique, la chambre était désormais plus propre. Je le regardais prendre son livre de maths. Merde! C'est vrai qu'avec nos conneries j'ai pas faits mes devoirs non plus. Et puis on s'en fout. Jme ferais coller une fois de plus et puis c'est tout! Je finis ma clope et fermai la fenêtre. Je rangeais toutes mes affaires de cours dans mon sac, avant de jeter celui ci sous le lit. Math c'était levé et avait commencé à faire les cents pas. Pas ça! Je trouvais ça stressant! Ces gens qui tournait en rond cinquante fois dans la pièce... J'avais constamment envie de les ligoter. Je cherchais une occupation, mais je ne trouvais rien. Si je pouvais toujours joué de la guitare, mais c'était pas sur que Blondi apprécierait. Je récupérais mon sac et en sortit une pochette. J'y avais foutu dedans toutes mes partitions, et j'en avais quelques unes à modifier. Je pris au passage un crayon de papier, et rejetais mon sac sous le lit. Je pris la première partition qui venait. Je jouais les accords dans ma tête, connaissant la musique par coeur. Je gribouillais certaines notes par ci, par là, comme je le sentais. Par contre... Lui il commençais sérieusement à me rendre gonfler. Je pris mon oreiller et lui jetais en pleine tronche. Et un oreiller dans la tronche de Blondinette! C'était pas contre lui, mais c'était trop tressant à force. Et puis j'arrivais pas à me concentrer. Je lui souris.

« Désolé mec, mais là t'es vraiment trop stressant.»

Je trouvais la situation étrange. Ma relation avec lui, la collocation. Je n'arrivais pas à tout analyser. Le manque d'habitude. J'étais fils unique, et n'étant pas en bons termes termes avec mes parents, je ne savais pas vraiment quel genre de choses cela engageait. Bah, jpense qu'avec lui je le découvrirais assez vite. Je reposais les partitions et le crayon. J'ai la flemme de faire quelque chose. Je me relevais et alla chercher un T-shirt. Je commençais à avoir froid torse nu. Je regardais ma chemise posé au bout de mon lit... Elle était bonne pour la machine. Je me reposais de nouveau sur mon lit, en soupirant. Je jetais mon portable ne l'air, pour m'occuper. Espérant que quelqu'un me proposerais de coucher avec lui ce soir. Je regardais Blondinette. Nan, n'y pensons même pas. Il me buterait pour la moindre petite avance. Bah, c'était dommage, il était mignon après tout. Je m'ennuyais à mourir. N'y avait-il vraiment rien d'intéressant à faire dans cette académie de merde?

« 'Tain! Qu'est ce que j'en ai marre! »

J'étais en train d'arpenter la chambre en long en large et en travers lorsque je me pris un OVNI dans la tronche. En fait, c'était un oreiller. Apparemment je stressais mon colocataire. Il avait l'air de s'emmerder au moins autant que moi. Il y avait vraiment rien à faire ici. Il y avait même pas entrainement, ou quoi que ce soit à faire.

« 'Tain! Qu'est ce que j'en ai marre! »

De quoi ?... C'est la dèche, y a vraiment rien à faire.

Je balançais son coussin à Hiroki. Ce type m'intriguait. Il était bizarre. Bon comme tout le monde ici. Mais lui, j'arrivais vraiment pas à le cerner. Du tout. Même Trent et son habileté à percer les gens à jour aurait échoué ici. Allez qu'il se passe quelque chose. Je sais pas moi, une météorite, une alarme incendie, une attaque de lémuriens... Quelque chose !

Personne ne sait ce que c'est de mettre l'ambiance dnas ce patelin de mes deux ou quoi ?

Nouveau soupir. SI ça continuait comme ça j'allais vraiment finir par faire mes devoirs. Enfin, faire.... C'est un bien grand mot. Allez le monde réveille toi. Si au moins on pouvait utiliser nos dons... ce serait bien pour pimenter la chose. Mais non, on devait faire les gosses sages.

Il me rendit mon oreiller calmement. N'y avait-il pas d'occupation plus intéressante que ce battre avec son colocataire dans cette saloperie d'académie? Mais on était quand même bizarre lui et moi... Y a même pas une heure, on était en train de se taper dessus, et là, on tapait la discut' comme si on se connaissait depuis une plombe. Mais je crois que le plus étrange de nous deux c'était certainement moi... De toute façon... S'il connaissait ma véritable nature, il se dirait que j'étais pas normal comme mec. Un ange... Un ange du chaos, ouais! Je continuais à jeter mon portable. Je me demandais bien pourquoi j'avais décidé de venir m'enfermer ici! Mais quel con! J'aurais du finir mes études à Nagoya, au moins là-bas on savait s'amuser. Enfin! Enfin l'appel qui allait me sauver de cet ennuie. Je répondis rapidement et me redressais sur mon lit. Annabelle!

« Oui! Bien et toi ? D'accord, j'arrive tout de suite! »

Enfin quelqu'un avec qui coucher. Apparemment, ses deux colocataires étaient parties, et ne reviendrais pas avant un long moment. Je récupérais ma veste et deux-trois trucs qui traînaient encore. Je me recoiffais rapidement. J'espérais ne pas paraître trop shooté. Je respirais un bon coup et utilisait mes pouvoirs pour faire disparaître tout les bleus. Hors de question que j'y aille avec les marques de nos conneries. Je souris à mon colocataire.

« Bon, allez mec, moi jm'en vais! Tchao! »

[ End! ]