Tiens, ça faisait longtemps que j'avais pas mis les pieds dans cette chère salle. Les motifs ne changeaient que très peu : insolence, retards répétitifs, devoirs nons rendus, sèche... Forcément, au bout d'un moment, il arrivait qu'un professeur pète une durite, et hop, une ou deux heures de colle. Rien de dramatique.

Je rentrai nonchalamment dans la salle, le pauvre type de permanence ne me regarda même pas. Je m'installais à une table. C'est parti pour deux heures de glande !

Rover, tu dois faire les exercices des pages 249, 250 et 253, pas te tourner les pouces.

Mais bien sûr, je vais me taper une vingtaine d'exos pour tes beaux yeux. Je ricanais sous cape et sortit mon manuel, ma trousse et mon bloc de feuilles. J'ouvris le manuel à la première page et commençait à... dessiner et gribouiller toute sorte de trucs, écrivant des paroles de chansons, et tout le tralala. Le cancre parfait. Je n'oubliais pas de temps à autre de faire "genre je réfléchis" même si les surveillants étaient habitués à mon manège. D'ailleurs celui d'aujourd'hui semblait absorbé par une grille de mots croisés. Envie d'être moins débile peut-être, ou pour se prouver qu'il pouvait avoir un semblant d'intelligence.

Bon, pourquoi y avait que moi ? Tous les autres étaient pince au cul ou quoi ? A croire que oui. Ou alors les profs avaient peur que je les pervertisse. Ah ah ah. Je riais tout seul. C'est hilarant un problème de maths...

La poignée de la porte tourna (et la bobinette cherra ?).

Yeah ! Un camarade de colle ?

Ou alors un membre du personnel et j'aurais l'air fin, avec mon enthousiasme feint.

Heures de colles... Un petit moment que j'en avais pas faite. Mais bon, là je ne m'étonnais pas. Sèche, exos non faits ou non rendus, insolence, violence, sèche d'heures de colle... Jvous l'accorde, ça faisait un peu beaucoup. La je n'avais plus le choix. J'étais obligé de faire mes deux heures de colles sous peine... D'exclusion. Quoique deux heures de colles pour toutes les conneries que j'avais pu faire, c'était pas cher payer. N'empêche que j'en avais vraiment pas envie. Il faisait un temps magnifique dehors, et j'avais vraiment pas envie de venir m'enfermer dans une salle de retenue. Enfermé avec un surveillant à la con, et avec un peu de chance, deux ou trois autres abrutis collés eux aussi. En arrivant devant la salle je vis une jeune fille qui attendait. Je me demandais si elle aussi était collée, parce qu'elle n'avait pas vraiment l'air d'être une fille a mauvais comportement. Je me rapprochais calmement. Je la regardais, mais qu'attendait-elle? Je lui fis un sourire qu'elle me rendit. Elle murmura quelque chose qui me marqua. Elle m'avait appelé Little Angel... Comment était-elle au courant ? Je me rappelais soudainement! Quand j'avais 14 ans, j'avais rencontré lors d'un vol nocturne dans le ciel de Paris, un dragon. C'était elle! Mini Dragon! Je lui fis un signe pour m'excuser. Je l'avais totalement oublié, depuis tout ce temps... Pourtant, je l'appréciais. Dans mon souvenir, elle s'était montré sympathique. J'ouvris la porte de la salle. Je n'étais plus étonné qu'elle soit collée. Quand je l'avais rencontré, c'était une véritable petite peste. Je regardais dans la salle. Le surveillant était en train de faire des mots croisés. Puis dans la salle se trouvait... Blondinette! Naaan! Dieu m'en voulait! Comme si partager la même chambre ne suffisait pas... Fallait que je le supporte en colle aussi. Je m'installais à une table, ni trop proche ni trop loin de la sienne. Le surveillant releva la tête.

« Chun, Katsuya! Même traitement que Rover! Exos des pages 249, 250 et 253 »

Hé ben, ça promettait d'être drôle... Deux heures à faire des putains d'exos de Maths avec comme camarades Blondinette. Ai, avait l'air de le connaître, et même de bien s'entendre avec lui. De toute façon cette fille était l'inverse de moi, elle s'entendait avec tout le monde. Je sortis une feuille et un crayon, ainsi que mon livre, pour faire comme ci... Mais au final, je gribouillais tout ce qui me passait par l'esprit. Franchement, n'y avait-il personne pour assommer le surveillant, pour qu'on puisse se barrer ? Je regardais Blondinette... Mais quelle galère!

« Franchement... Pourquoi faut toujours que tu sois au même endroit que moi Blondinette, tu trouves pas que partager la même chambre ça suffit ? »

Deux heures de colles pour avoir frappé son camarade de classe. Voilà pourquoi je me tenais debout devant cette salle. Pour avoir frappé un abruti qui m'avait insulté. Ouais... Et dire que ça faisait un bon moment que j'y avais pas été. Que je m'étais calmé... Je restais un bon moment devant la porte. J'hésitais encore a ouvrir la porte. Je n'avais vraiment, mais vraiment pas envie de passer deux heures à faire de stupide exos. De maths en plus. Bah, c'était toujours mieux que les colles avec le prof d'histoire. J'attendais toujours devant la porte. Je voulais voir si quelqu'un d'autre était collé. Passé deux heures toute seule en colle, c'était pas vraiment marrant... Je vis un garçon arrivé. Un japonais, les cheveux châtains, les yeux noisettes. Il me fit un sourire que je lui rendit. Il me rappelait quelqu'un...

« Little Angel! »

Oups! C'était sortit tout seul. Pourtant, c'était bien lui. L'ange que j'avais rencontré il y avait quelques années dans le ciel de Paris. Il avait vachement grandi. Et puis il était devenu beaucoup plus sexy. Alors, là, je ne m'attendais vraiment pas à le revoir un jour. Encore moins ici. Il mit le temps pour calculer qui j'étais. Puis il s'excusa de ne pas m'avoir reconnu. Je l'excusais, après tout ce temps, c'était normal. Il ouvrit la porte de la salle et rentra, je le suivais. Le surveillant releva la tête en nous entendant arriver. Exos des pages 249, 250 et 253. Rien que ça! Même traitement que Rover? Je regardais les tables. Seule une était occupée, par Math, Math Rover. Je lui fis un sourire. Hiro, alla s'installer un peu plus loin. Comme s'il ne voulait pas être trop près de Math. Je m'installais entre les deux. Je sortis mes affaires, et commençais à dessiner, hors de question que je fasse des maths. C'est la voix d'Hiro qui rompit le silence. Blondinette... Je me mis à rire, je trouvais que ça lui allait plutôt bien à Math. D'après ce que je venais de comprendre, les deux partageaient la même chambre, mais ce n'était pas le grand amour. Je fis regardais Hiro. Toujours le même talent pour se faire des amis, c'est ça ? Je lui fis un clin d'oeil.

« Toujours le même art de te faire des amis c'est ça ? »

Il me fit une grimace pour simple réponse. Je sentais que j'allais pas m'ennuyer avec ces deux là.

J'avais bien de la compagnie. Oh non ! C'était Brunasse ! Il en avait pas marre de me suivre partout lui ?! Ai le suivit à l'intérieur de la classe. Une présence amie ! Enfin !

J'étais là avant Brunasse. Donc, logiquement, là c'est toi qui me suis.

Try again, you lose. Ai rigola à "Blondinette". Crédibilité, tu viens de t'en prendre un coup... Hiro s'installa loin. Tant mieux. Moins je le vois, mieux ça va ! Ai entre les deux.

AI, ça fait longtemps que tu connais Brunasse ?

Rover, t'es en colle, pas au salon de thé, alors fait tes exos.

Rabat joie ! Retourne à tes mots croisés et laisse nous en paix. Je déchirais un bout de papier de mon bloc note et écrivit la question avant de lancer la boulette à ma voisine. Déchirant un autre bout, j'écrivis à l'intention d'Hiroki.

"Motivé pour faire des maths ? Tu crois que ton neurone y survivra ? =D"

Tu m’en voulais vraiment Dieu… Tu voulais vraiment le laisser me démonter pour mes conneries. Je continuais de gribouiller sur ma feuille. Même pas dix minutes que j’étais là, et pourtant je m’ennuyais déjà à mourir. Blondinette continua à parler avec Ai, jusqu’à ce que le surveillant lui ordonna de la fermer. Dans ta gueule Blondinette. Salon de thé ? Ça pouvait vite le devenir. Il suffisait de pas grand-chose. Blondinette lança un morceau de papier à l’attention de Ai, puis à la mienne. Très drôle Blondinette… Très drôle… Je me serais bien levé pour allé lui en coller une, mais le surveillant m’en empêchais… N’y avait-il vraiment aucun moyen pour nous débarrasser de lui ? Qu’il s’endorme au moins, qu’on puisse parler tranquillement… Mais oui ! Qu’il s’endorme ! Ça c’était simple comme bonjour. Comment endormir un bébé ? L’une des leçons les plus basiques que pouvait recevoir un ange. Ok, j’étais pas un ange modèle, mais j’avais une parfaite maitrise de mes pouvoirs. Je jetais le sort que j’avais appris. Dix minutes après, le sort fit enfin son effet. Bienvenue aux pays des rêves vieux. Je me levais pour allé rejoindre Ai. Ouais, Blondinette je m’en foutais totalement. Je fis un sourire à Ai quand je croisais son regard. Je savais très bien ce qu’elle comptait me dire. Que ce n’était pas bien d’utiliser ses pouvoirs dans l’enceinte du lycée. C’était l’hôpital qui se foutait de la charité, encore une fois. Je n’attendis pas qu’elle me fasse la remarque pour me défendre.

« Quoi ? Avoue que ça te fait plaisir aussi ! »

Son sourire voulait tout dire. Je me retournais ensuite vers Blondinette. On avait encore des choses à ce dire lui et moi. J’en avais marre de voir continuellement sa tête n’empêche. Bon, aujourd’hui prenons la résolution de ne pas se battre avec notre corps, mais avec les mots. On casserait peut être moins de truc dans la salle.

« Ne t’inquiète pas pour mes neurones Blondinette, ils sont sûrement plus résistants que les tiens. »

La guerre est ouverte Blondinette. Laissons nous aller. Je reportais mon attention sur Ai, qui dessinait. Elle ne m’avait pas dit qu’elle avait un tel talent artistique. En même temps, elle avait pas trop eut l’occasion de me le dire. J’essayais de prendre le dessin pour mieux le voir, mais elle me mit une claque sur la main. Pas gentille Ai ! Je commençais à la chatouiller pour me venger, et en profitait au passage pour lui piquer la feuille, et me tirer avec. Elle se leva et me couru après. De vrais gamins. Je regardais son dessin avant de lui rendre. Paris, la Tour Eiffel, voila ce qu’elle avait dessiné. C’était très réaliste. J’en restais ébahi. Puis je l’écoutais s’adresser à Blondinette. Elle rit aussi pour le Brunasse… 1 partout vieux… 1 partout. J’étais curieux d’entendre ce qu’elle allait lui répondre, et la façon dont elle allait parler de moi. Je la pris dans mes bras, la menaçant de la torturer si elle n’était pas gentille.

Le surveillant n’était vraiment pas notre ami. Il engueula Math quand celui-ci me demanda si cela faisait longtemps que je connaissais Hiro. Le silence devint pesant à ce moment. Il m’envoya un morceau de papier pour me reposer la question puis en envoya un à Hiro. Vu la tête qu’il faisait, ce qui était écrit sur le papier est probablement peu sympathique. Je regardais le surveillant. Il tomba soudainement de sommeil. Hiro, se leva, le sourire aux lèvres et me rejoignit. Hiro… Pas bien ! Il se justifia avant même que je puisse en placer une. Bon, il marquait un point. Ca me faisait tout aussi plaisir qu’à lui. Au point maintenant, on avait la paix pour au bon moment. C’était quand même classe d’être un ange. Je me remis à dessiner, en l’écoutant parler avec Math. Ouais, c’était bien le grand amour entre eux… Il essaya de prendre la feuille sur laquelle je dessinais. Je lui mis une claque sur la main pour l’en empêcher. Vu ça tête ça ne lui avait pas plu. Je lui souris. Il passa derrière moi et me chatouilla, puis profita de mon fou rire pour se barrer avec mon dessin. Je me levais et lui courut après. Notre petite course poursuite ne dura pas longtemps car il me rendit vite ma feuille. Je la reposais sur la table avant de m’adresser à Math.

« Ils sont très jolis vos surnoms, Brunasse et Blondinette. »

Je leurs fit un grand sourire. Ok, je me foutais un peu de leurs gueules, mais c’était pas ma faute s’ils étaient aussi comiques. Hiro revint me prendre dans ses bras, et me menaça de me torturer si je disais quelque chose qui ne lui plairait pas. A votre avis, quel gout ça a le steak d’ange ? Parce que j’allais pas tarder à le mordre s’il continuait comme ça.

« Il est chiant n’est ce que pas ? Je l’avais rencontré il y quelques années, à Paris. Mais je ne l’avais pas revu depuis, et honnêtement, je ne pensais pas le revoir. Encore moins ici. D’après ce que je vois c’est le grand amour entre vous deux… »

Je n’avais pas trop donné de détails sur notre rencontre. Je ne voulais pas que Math se pose des questions. Par contre, c’était clair que je ne pensais pas le retrouver ici. A l’époque, il avait tellement insisté sur son amour de la liberté que je n’aurais jamais pensé qu’il viendrait s’enfermer volontairement dans une école aussi stricte. Je me détachais de son étreinte. Vraiment pénible ce mec. Amusant et adorable, certes, mais pénible quand il voulait si mettre. Pour me venger, je montais sur son dos et lui ébouriffait les cheveux. C’était peu être pas la meilleure idée que j’eus puisqu’on se cassa la gueule tous le deux. On avait l’air malin maintenant. Je me relevais morte de rire. Pire que des gamins de 5 ans. Je fis un sourire gêné à Math, mais pour quelle imbécile je devais passer...

Je regardais les deux autres faire les guignols. Comme quoi, Brunasse n'était pas forcément un type froid et chiant... mais juste avec les autres.... Nos surnoms, jolis ? Ok, elle se foutait bien de nous la miss. Maintenant que l'autre idiot dormait, plus besoin de faire semblant. Je reposais tout ce que j'avais dans les mains.

Chiant ? A peine... Mais si voyons, entre nous c'est le comble de la passion , la preuve : il me suit partout ou je vais.

Ils continuaient de s'amuser comme des gosses. Et finirent par se vautrer royalement entre les tables. Ce qui me fit bien rire.

Finalment, c'est mieux qu'un salon de thé.

Je m'assis sur la table et les regardais. Ils auraient bien pu être frère et soeur, à voir leur comportement. Pour des gens qui ne s'étaeint pas vus depuis un moment à leurs dires, ils n'avaient pas l'air d'avoir beaucoup de choses à se dire.

Brunasse ? Avant que tu finisse d'assassiner Mini-Brunette, tu peux me dire combien de temps l'autre zigoto va rester aux pays des rêves ?

Parce quand il allait se réveiller, on allait en prendre pour notre grade. Ah ah. J'ai toujours voulu voir la tronche d'un pion au réveil. Je froissais une feuille d'"exos" avant de la balancer à la tête de Brunasse. Puisqu'ils voulaient jouer aux gosses, et que le seul adulte responsable faisait sa sieste, autant en profiter. Parce qu'on a tous une ame d'enfant... Et la connerie de Keith avait déteint sur moi.

Hum... Ça va Ai, tu ne souffriras pas aujourd'hui. Du moins, pas tout de suite. Mais oui, Blondinette avait raison. Le comble de la passion. Il me laissait même l'embrasser. Je n'y fis pas d'allusion. Blondinette me tuerait sur place. Ai monta sur mon dos pour m'ébouriffer les cheveux. Je me débâtai comme je le pouvais, mais je me pris les pieds dans une table ou une chaise, et nous finîmes par terre. Bonjour la crédibilité maintenant... Jte retiens Mini Dragon, avec tes conneries. Blondinette s'assit à une table. Je fis de même une fois debout. Ai vint se coller à moi. Mais c'est qu'elle venait chercher les ennuies maintenant. Que je tue Mini Brunette ? Jamais! Elle était bien trop mignonne.

« Pourquoi tu veux que je l'assassine ? Elle est pas trop mignonne pour ça ? »

J'en profitais pour tirer les joues d'Ai. Bon, ok, jme foutais un peu de sa gueule. Mais elle se foutait bien de la mienne aussi. Et puis c'était le retour des choses. A Paris, c'était elle qui s'était foutue de moi, à mon tour maintenant. Elle me mit un coup dans les cotes pour que j'arrête... Sauvageonne... Apparemment elle en avait marre de moi, puisqu'elle partie vers Blondinette. Le pauvre... Pour une fois, je le plaignais. Combien de temps l'autre zigoto allait dormir ? Alors là, je ne savais pas trop... D'habitude, ce sort s'utilisait sur les enfants, mais humains. C'était plutôt rare qu'il réussisse sur un monstre.

« Hum... Comme ça, à vu de nez, je dirais au moins 1 heures. Au mieux 3 heures. Mais en faite, j'en ai aucune idée...»

Là, je n'avais aucune réponse exacte à lui donner, et c'était vrai. Je reçu une boule de papier. Blondinette... Tu cherches les ennuies toi aussi. Je repris la boule de papier pour lui renvoyer à mon tour sur la tronche. Touché, coulé! Ok, on est pas à la bataille navale, je sais. Je pris à mon tour une feuille que je mis en boule. Mais ce coup si, elle était pour Ai. Sauf que elle, elle l'attrapa... Elle avait de bon réflexe! Respect!

« Tu continues le Hand, Ai ? »

Les humains, des chochottes ? Pire ! De vrais boulets, inconscients, incompétents, de vrais déchets, des rebuts inutiles... Comme je les haïssais ces petits être fragiles parmi qui on devait faire semblant, jouer le jeu...

« Dis, Math, t’es de quelle race toi ? »

Ah, on arrivait à THE question. Logiquement, je n'avais pas à le dire. Comme le stipulait le règlement. Règlement dont je n'avais jamais eu cure. En fait, j'en avais rien à foutre que l'on sache ce que j'étais. Ça n'avait strictement aucune importance... du moment où j'étais sûr de pouvoir faire confiance à la personne à qui je le disait. Sauf que je pouvais pas le dire ici, à Ai sans le dire à Hiroki. Et je n'étais pas sur de pouvoir seulement songer à faire confiance à l'ange. La confiance est un don qui se gagne chèrement, et il n'avait rien fait pour la gagner, bien au contraire. Mais bon, moi je connaissais sa nature, si peu brillamment révélée par Keith. Et il fallait l'avouer, tout salaud que j'étais, j'étais quand même fair-play, disons que le sport y aidait quand même un peu...

Tu vois Harry Potter ? Ben à côté de moi, ce héros de pacotille est un loser.

Ok, là je me vantais sans doute un peu, mais moi j'avais pas forcément besoin de gesticuler débilement en cape et avec un bout de bois dans la main pour faire des trucs. Donc de ce point de vue là, ouais, c'était un loser. Bien qu'au moins, il soit pas aussi impulsif et mauvais que moi. Ce n'est pas parce qu'on a une gueule d'ange qu'on en est un. Regardez juste Hiro... Quoi que , non personne ne lui donnerait le bon dieu en personne, même juste en le voyant...

Et t... Vous ?

Autant inclure Hiro dans le lot, faisant comme si je n'avais pas compris l'allusion de Renan. Comme si cela importait. En fait, rien importait ici sauf de pouvoir se barrer.

Un dragon... Mouais, ça m'étonnais qu'à moitié. Elle s'amusa à me tirer les joues. Son comportement m'arracha un sourire.

Je dirais plutôt un lézard avorton, kidnappeur de crevette, tétard ailé !

Je lui tirais la langue avant de lui faire des chatouilles, puisqu'elle semblait chatouilleuse. Évidemment, vu que j'étais pas très stable sur ma table on se cassa royalement la figure par terre. Si avec le bordel qu'on faisait l'autre ne se réveillait pas, on aurait de la chance. Je finis par moi aussi être mort de rire. Comme quoi la bonne humeur était contagieuse.

Brunette ? C'est Renan. Keith. L'espèce de boulet à l'humour déplorable...

Quoi ? C'est vrai il avait besoin de trouver un vrai sens de l'humour. Quoique, moi, le mien était pas forcément mieux... Me sentant d'humeur plutôt candide, je me relevais, aidais Ai et attrapai ma trousse. J'en sortis une série de marqueurs.

Je viens d'avoir une idée vraiment très débile... Vous trouvez pas que ce charmant monsieur là bas manque de sourire ?

J'agitais débilement mes stylos. Là on était morts si on se faisait gauler. Mais bon, au point ou on en était. Je commençais donc par lui faire un joli sourire, puis des yeux sur ses paupières fermées.

A qui le tour ?

Je les regardais en souriant. Ils devaient me prendre pour un taré. Un gros taré même. Rien à foutre. Étant de bonne humeur, je regardais Hiroki droit dans les yeux.

Ecoute, toi et moi, on est pas vraiment parti du bon pied. Pas du tout. Bon, je mentirais si je te disais que ça m'a pas plu, c'était même marrant... d'un côté. Mais à la longue ça va être pesant. Je dis pas que je vais t'aimer, mais peut-être qu'on finira par arrêter de se foutre sur la gueule...ou du moins avoir un semblant d'entente. Je dis pas ça parce que Ai est là.

Je lui tendis la main, sans arrière pensée, pas même celle de le percer à jour. A cet instant, toute vélléité avait disparu. J'étais juste Math, le gars qui essaye d'arranger sa bourde.

Alors, on tente l'affaire ou je vais me faire foutre ?

A ma grande surprise, Hiro accepta la trêve. Tant mieux. Je pense que c'est ça qu'on appelle "agir en adulte". Enfin, c'était mieux comme ça.
Mon colocataire s'empara d'un stabilo et continua de customiser notre bon surveillant, toujours au pays des rêves. Puis arriva le tour d'Ai. Quand Hiro lui passa le marqueur, elle lui murmura quelque chose.
Je le sentais mal là leur truc.
En effet puisqu'en un temps trois mouvements, Hiro me coinça les bras tout en me plaquant sur une table et sa complice commença à me dessiner dessus.

Hey ! C'est pas juste ! C'est quoi cette coalition ?!

J'étais mort de rire, donc le coup de la colère ne marchait pas vraiment. Même en me tortillant, je n'arrivais pas à me défaire de l'étreinte d'Hiro. Mince, c'était pas une lopette ! Il aurait été humain, j'aurais pu me barrer facilement. Finalement, je ne dus plus avoir de peau non déssinée puisque AI arrêta de s'acharner sur moi. Je devais être une vrai oevre d'art. Hiro me lacha, et ce fut son tour d'être attaqué par le tétard ailé armé d'un stabilo. Comme personne ne le coinçait, il échappa au plus gros. Ai fit tomber le stabilo, que je récupérai.

Le vent tourne on dirait.

Hiro l'attrapa et je commençai à lui gribouiller dessus. Elle aussi eut droit à un sourire et des moustaches, avec sur le frond, une espèce de tétard ailé, potentiellement raté. Hiro regardait bizarrement ma tête.

Qu'est-ce qu'il y a ? Elle m'a dessiné quoi sur le visage pour que t'ai une tête pareille ? Ou alors c'est ma beauté tribale qui te fait buguer ?

Puis qu'il était tout occupé à maintenir le petit dragon en furie, je lui sautais plus ou moins dessus pour lui dessiner la figure.

Pour avoir aidé à l'attentat, tu subiras le même chatiment !

Tout ça dit sur un air de grand manitou stupide, et ponctué d'un éclat de rire tout aussi intelligent.

Si on avait gigoté avec Ai, Hiro était pire, si bien qu'on termina au sol avec une bonne partie des tables, dans un raffut de tous les diables. Hiro en dessous, Ai par dessus et moi comme un gland à coté. Hiro jarta sans cérémonie Ai pour se relever, avant de l'aider et de me tendre la main pour me lever. J'acceptais son aide. Ai s'amusa à nous traiter de tous les noms.

Juste la moitié ? Il manque quoi pour faire le tour complet ? Non parce que, tant qu'on y est...

Hiro se mit à fouiller le sac de Ai et en sorti un miroir. Il s'admira avant de passer la petite glace à AI qui vint ensuite me la refiler, en souriant.

Aie aie aie... De quoi j'vais avoir l'air.

Ok, j'avais une tronche de carnaval. Des fleurs, des étoiles... Et summum de l'horreur, là en plein sur mon front ! J'avais l'air fin !

Ai... T'as intérêt à courir... Arrête de rire Hiro ! C'est pas drôle !

Bon, d'accord, que j'arrête de sourire aussi. Je rendis le petit miroir à AI et bousculais gentilement l'ange. On formait un sacré trio là tous les trois. Ça devait être quelque chose comme ça les relations fraternelles. Le surveillant bougea légèrement. Pour pousser un soupir et se rendormir. Ouf. Je rabattis un peu mes cheveux sur le « I Hiro ».Ça allait être coton pour enlever tout ce bordel. Mais bon, c'était moi qui avait lancé le délire...

Vous savez quoi, c'est la première fois que j'aime autant être collé ! Dingue non ?

Je haussais les épaules d'un air désinvolte et redressai une table. Quel foutoir.

Les stabilos indélébiles ?... Il valait mieux pas... Je regardais celui que j'avais dans la main.

Fausse joie, on aura pas d'escuse pour se planquer et sécher...

C'était quand même bizarre de voir Hiro aussi chaleureux. Ce type était vraiment bizarre quand il s'y mettait. Mini-Dragon... Ouais, c'était bien grâce à elle à mon avis aussi.

Je pense aussi. Comme quoi, rien ne vaut un dragon pour calmer le jeu.

C'était vraiment calé n'empêche. J'étais bien un mec populaire, entouré et tout, mais c'était pas pareil. Avec la lupart, c'était les apparences qui comptaient, pas ce qu'on était vraiment. Là on était pire que des gosses.
Ai sortit un appareil... Oh non, pas ça... Bah, de toutes façons... Elle nous demanda de nous rapprocher, puis vint se mettre derrière nous. Je souris au petit zozio.

La photo était magnifique. Enfin, si tant est avec nos têtes... On y voyait pas de trace de l'antipathie qu'on s'était voué, Hiro et moi. On aurait juste dit trois amis.

Magnifique, et culte aussi.

Je fis apparaître trois sodas, et les distribuais.

Aux trois fous collés ! A Mini-Dragon pour sa présence synonyme de paix, à Dark Angel pour sa bonne volonté... et aux sourds !

Je lâchais un soupir de soulagement. Heureusement que les stabillos n’étaient pas indélébiles… Ca ne me dérangeait pas de sécher les cours, mais louper les entrainements quand on est capitaine, c’était pas très sérieux. Je pris le soda que Math me proposa. Math et Hiro avaient vraiment des pouvoirs funs. On trinquait tous les trois, comme de vrais amis. J’espérais que ce genre d’occasion de s’amuser tout les trois se représenterait.

« Pour la bonne entente entre Blondinette et Brunasse, et en espérant qu’elle dure. »

C’est ce que j’espérais le plus : Que leur amitié dure ! Avec leurs caractères, je les voyais bien se refaire la guerre d’ici deux ou trois jours… Il serait même capable de se battre, si ce n’était pas déjà fait… Je sentis Hiro m’attraper par le bras et me pousser vers la porte avec Math. Je jetais rapidement un coup d’œil vers le bureau. Le surveillant venait de se réveiller. Hiro sortit peu après nous avec nos affaires. On courra le plus vite possible pour aller se cacher dans une salle de classe vide. Une fois dans la salle, je me laissais tomber sur une chaise. Alors là, je ne m’y attendais pas, je pensais vraiment que le sort de Hiro tiendrait les deux heures. On risquait d’avoir de sérieux problèmes dans les jours à venir. Bah, au moins je ne serais pas seule. Je regardais les garçons. On était vraiment une belle bande de délinquants. Maintenant il n’y avait plus qu’à attendre que les choses se calment, qu’on puisse sortir. Je croisais mes bras sur la table et y posais ma tête. C’est fatiguant d’enfreindre le règlement… Je regardais du coin de l’œil les garçons, en pensant tout de même à ne pas m’endormir.


[ Désolée, c'est très court TAT ]

On trinqua. les sodas étaient piles à la bonne température.

« Pour la bonne entente entre Blondinette et Brunasse, et en espérant qu’elle dure. »

Oui, pour qu'elle dure, ce serait sympa. Faire la guerre c'est marrant, mais ça gave vite. Et puis, je préférais Hiro quand il délirait. Bref tout allait bien dans le meilleur des mondes... Jusqu'à ce que Hiroki nous attrape et nous pousse vers la sortie de la salle. Le surveillant venait de se réveiller. Pas bon du tout... Surtout lorsqu'il se verrait. Il récupéra ensuite nos affaires avec un petit coup de pouce.
Direction une planque à fond de train. On se réfugia dans une classe vide, qu'Hiro vérrouilla derrière nous. Il était mort de rire. Moi je continuai de sourire, à peine essoufflé. Ai se posa calmement sur une table. Je me laissai glisser à côté de l'ange.

Un peu foireux ton sort, mon pote.

Nous retînmes notre souffle lorsqu'une personne passa près de la porte. Personne n'essaya d'ouvrir. J'étais affalé comme un sac, de temps en temps un frisson de rire me secouait. Ça c'était vraiment l'éclate. Même si on allait se prendre un sacré retour un jour ou l'autre. Ça en valait rudement la peine.

On est des génies... Mais on risque d'en prendre une belle... Sans regret pour moi !

C'était absolument vrai. J'observais mes camarades de déchéance, ouais on faisait vraiment le trio. Quelque chose me disait que la prochaine fois qu'on serait collés, ils s'arangeraient pour ne pas qu'on soit ensemble... Histoire d'éviter la casse. C'était calme d'un coup. Mais pas dérangeant, le calme simple qui suit la tempête... ou qui en annonce une.