.°. A la faveur de l'automne .°. {Joy}

Invité

L'après midi prenait doucement fin, sous les légers rayons du soleil d’automne. La verdoyante de l’été avait cédé la place à d’autres couleurs plus orangées, qui donnaient un aspect plus énigmatique encore à la forêt qui entourait l’académie. Une brise légère venait emporter dans son souffle les quelques feuilles rougies, vestige d’une saison révolue, que l’automne laissait derrière lui comme l’empreinte de son passage. Songeuse, une jeune femme marchait sur le toit, les cheveux volant dans le doux zéphyr et les derniers rayons de la journée. Elle aimait venir arpenter cet endroit suspendu, ce lieu simple et tranquille où le seul confident de vos pensées les plus secrètes ou les plus profondes devenait le vent, qui vous soufflait doucement dans l’oreille un murmure que personne d’autre ne pouvait comprendre. Alice avait besoin de revenir toujours à cet endroit et de pouvoir y parler sans mot comme on jette une bouteille à la mer en espérant qu’un jour, on trouvera une réponse. Elle s’était souvent demandé ce qui avait fait d’elle l’être exceptionnel qu’elle avait été. Est-ce que c’était ses origines, sa vie antérieure, ou peut-être simplement une exception qu’avait fait la nature… Elle savait bien que sa question n’avait pas de réponse, c’était comme cela et il fallait l’accepter. Une évidence.

Elle marcha jusqu’à la balustrade, la dépassant dans un geste souple, décidée à marcher le long des tuiles. Puis au bout d’un moment, elle s’assit sur le rebord du toit, prise de cette envie qui devenait bien plus fréquente depuis son départ, celle de chanter et de laisser ses mots se perdre dans l’infini univers qu’elle voyait sous ses pieds. Sa voix était douce comme toujours mais elle en savait bien la raison. C’était un chant dangereux et mystique que les gens comme elle utilisait pour attirer les humains dans leur piège aquatique. Et si elle chantait depuis le toit, c’était pour être sûr que personne ne puisse l’entendre. Elle avait peur de sa nature de sirène, peur qu’il ne lui arrive de révéler certain de ses instincts qu’elle avait toujours gardé enfouillis en elle. C’était ce qui la poussait à protéger son secret, à nier sa nature autant que possible, cette peur de puissance qu’elle aurait pu utiliser à des fins loin d’être enchanteresses. Pourtant, elle n’avait jamais pu s’empêcher de chanter. C’était un besoin qui dépassait tout, un besoin aussi vital que la nourriture. Une envie irrépressible, indéfinissable.

..♫.

Elle entrouvrit les lèvres, et les paroles lui vinrent sans effort comme si elle avait toujours connu cet air qu’elle chantait pourtant au hasard de la brise. Ses yeux bleus se perdaient dans le décor, elle avait toujours cette impression de non-temps lorsqu’elle chantait. Comme si elle entrait dans un monde différent, serein, apaisé dont elle seule détenait le secret. Pourtant, alors qu’elle chantait, elle entendit des bruits de pas dans son dos. Est-ce qu’on l’avait entendu ? Surprise ? Elle laissa le son de sa voix se fermer progressivement jusqu’à ne plus chanter du tout, ramenant ses genoux sous son menton. Elle attendait.

Messages : 1253 Date d'inscription : 28/09/2009 Age : 30

C'était un beau après-mide d'automne. Joy venait justement de finir les cours, et elle se promenait dans les couloires de l'école. La jeune démone portait encore l'uniforme, et avec le courant d'air qui sifflait Joy avait quelque peu froid. Celle-ci regarda par la fenêtre et admira les couleurs orange des feuilles. Les quelques rayons de Soleil présent traversait les vitres et illuminait les couloirs sombres et lugubres.
En voyant ce paysage, Joy eut envie de voir tout celà de plus haut; de profiter des derniers instants de la chaleur du Soleil. Tout d'un coup, la jeune démone prit un petit escalier qui menait jsuqu'au toit. En le remontant, elle entendit une voix chanter. Elle se dépecha alors de monter les escaliers, prenant les marches quatres par quatres. Heureusement qu'elle portait des converses aujourd'hui; Joy ne l'aurait jamais fait en talons. Celle-ci arriva en haut et ouvrit la doucement porte qui donnait accès au toit. vit une jeune fille blonde assise sur la balustrade. c'était elle qui chantait. Puis, elle s'arrêta comme si la fille avait remarqué la présence de Joy. Peu de gens remarquait Joy, c'était comme si elle avait figé un mur invisible autour d'elle-même.
Ne voulant pas être vulgaire, et impolie, Joy dit:

- Euh...désolé, je savais pas qu'il y avait déjà quelqu'un sur le toit.

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Alice se redressa un peu, entendant ces mêmes pas dans son dos qui avaient attiré son attention. C’était une jeune femme, la sirène l’avait reconnue au son de sa voix. Elle se tourna et passa à nouveau la balustrade pour se retrouver face à ce visage qui lui était encore inconnu.

-Ce n’est pas grave. J’aillais redescendre de toute façon. Il commençait à faire froid.

Elle plongea son regard bleu-gris dans celui de la jeune femme. Ses yeux lui semblaient si intenses, c’était étrange, comme imprégnés d’un mélange sombre et singulier, un regard mystérieux et pourtant des plus basiques dans son expression. Un peu comme si on lui avait glissé la noirceur de la nuit au creux de l’iris. Alice aimait noter ce genre de détail, insignifiant pour des bien des gens et pourtant si précieux. C’était ce genre de détail qui lui avait toujours permit de crypter certain comportement. Elle se tourna, retournant vers la porte qui lui avait permis d’accéder au toit. Elle posa la main sur la poignée et se figea un instant. Elle eut un petit rire et elle retourna auprès de la jeune femme, tendant sa main dans sa direction.

-Excuse-moi, je ne me suis pas présentée. Alice, Alice Grey, ravie de te connaitre … Shadow eyes.

Elle lui adressa un léger sourire. En vérité, puisqu’elle allait être ici pour un bon bout de temps, elle se décida à se faire au moins quelques amis. Après tout cela ne pouvait pas lui faire de mal.

-Dis-moi, que faisais-tu sur le toit ? Tu es aussi une fan de ce paysage d’automne ? Hum peut-être que je pose trop de questions et que tu voulais juste passer un moment tranquille…

En vérité, cette question était à double sens. Elle cherchait à savoir si elle l’avait entendue ou non. Après tout c’était ce genre de détail qui pourrait révéler une fois pour toute son identité, d’autant qu’elle ne connaissait pas la jeune femme face à elle. Elle aurait très bien pu être une de ces pimbêches qui colporterait des rumeurs sur le dos de ses soi disant « amis ». Et franchement, Alice aimait trop son anonymat pour pouvoir se sentir regarder comme dans un aquarium. Elle était ainsi, toujours sur ses gardes. Alice avait toujours gardé sa confiance comme le plus grand des biens, ne l’offrant qu’à ceux qu’elle en jugeait digne. Ca pouvait la laisser paraitre comme hautaine mais après tout c’était un droit qu’elle s’accordait que celui de pouvoir choisir. Elle plongea à nouveau ses yeux dans ceux de la jeune femme, s’apprêtant à écouter sa réponse.

Messages : 1253 Date d'inscription : 28/09/2009 Age : 30

Joy regarda la jeune fille. Elle était bizarre, plus que bizarre. La première parole de la jeune fille suprit un peu Joy. Froid...Joy n'avait aucun cas froid, et elle portait son uniforme sans veste ni collants. peut être que c'était un simpe pretexte pour partir, la jeune démone ne savait pas. La jeune fille blonde en face d'elle plongea son regard profondemment dans celui Joy. Celà l'effrayait un peu, et recula alors de quelque pas. c'était étrange, les yeux et le regard de Joy faisaient souvent peur aux gens qui aussi y plonger leur regard. Ses yeux étaients spéciales, Joy le savait. Elinor lui avait raconté la nature de cette couleur noir de minuit, c'était le monstre en elle qui resortait dans la profondeur de l'iris. Le jeune inconnue en face de Joy se tourna et se dirigea vers la porte.

*Enfin, un moment de solititude! * pensa la jeune démone.

Un éclat de rire rententit derrière Joy. Celle-ci se retouna et vit qu'il provenait de la blondinette. Cette dernière se présenta, elle se prenommait Alice Grey. Puis elle dit quelque chose que joy n'aimait guère. Shadow eyes... la démone detestait qu'on lui donnait des surnoms comme ça. En fin, Alice lui demanda une question facile. Joy savait très bien pourquoi elle était là. Ce n'était pas la première fois que Joy venait se réconforter sur le toit. Parfois, souvent, elle venait là avec meryl et elle faisaient des trucs fous pendant des heures.

- Joy McCord.

La brunette prit la main d'Alice qu'elle lui tendait. Puis elle répondit à sa question.

- Je viens ici pour pouvoir réflechir sans être dérangée, et oui j'aime les paysages d'automne. Mais je prefere les paysages d'hiver. Et non, tu ne poses pas trop de questions!

Sur ce, Joy sourit à Alice. Mais ce n'était pas un de ces sourires gentilles; c'était un des sourires lutins de Joy.

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Alice regardait la jeune fille qui répondait à ses questions avec un ton presque aussi glacial que son regard. Elle avait même le parfait petit sourire de circonstance, un sourire espiègle avec quelque chose de .. démoniaque ? Alice ne répondit pas à ce sourire, elle fit seulement quelques pas qui l’amenèrent à nouveau face à la balustrade, cette dernière protection qui l’empêchait d’être aspirer par tout ce vide qui se trouvait sous elle. En vérité, elle n’avait pas vraiment l’envie de redescendre, de se retrouver parmi tout les pensionnaires de l’école. Il y avait en elle une part de nostalgie qui lui faisait souvent regretter la Norvège, le vent glacial, les vallées enneigées qui couraient sous les fenêtres de sa chambre, mais par fierté ou par orgueil peut-être, elle ne montrait jamais ce genre de faille qui s’immisçait malgré elle dans son esprit. En vérité, l’attitude froide et distante qu’avait Joy à son égard ne l’étonnait pas. Ca ne faisait que refléter ce qu’elle avait fait si souvent à tous ceux qui avaient essayé de l’approcher. Alice regarda un moment le soleil qui disparaissait peu à peu, englouti par l’horizon, symbolisant la fin d’une autre journée sur l’académie. Elle soupira et se tourna à nouveau vers Joy.

-Tu as raison, l’hiver est sans doute la plus belle saison de l’année seulement tu cherches la tranquillité en ce moment et moi, je ne suis que le parasite sur ton chemin qui te parle des 4 saisons, sujet au combien ennuyeux … Alors je te propose deux choses, quitter ce toit ou rester là même si le propre de la solitude est d’être seule évidemment. Parce que ce que je suppose c’est qu’il y a toujours une raison qui nous amène à chercher la solitude, alors le paysage n’est pas vraiment ce qui t’amènes …

Alice se tourna à nouveau vers l’horizon, parce qu’elle ne tenait pas à mettre Joy malaise. Elle ne voulait pas qu’elle se sente obligée de répondre à ce genre de questions surtout qu’Alice n’était pour l’instant qu’une simple inconnue qu’elle avait découverte par hasard perchée sur ce toit. Et d’ailleurs, la jeune femme aurait très bien pu lui retourner la question. Alice, elle, savait bien que sa nostalgie la poussait à venir ici de plus en plus souvent de même que son désir de chanter. L’appel de l’océan, le besoin de sentir l’eau, c’était assez difficile de devoir renier ça, même pour quelqu’un d’aussi persévérant qu’Alice. Elle posa sa tête contre la paume de sa main ce demandant ce qu’allait bien pouvoir dire Joy. Peut-être qu’elle l’enverrait seulement sur les roses, et ça, ça serait surement le plus drôle ou le plus pathétique…